Saturday, March 14, 2015

La croissance économique à travers le monde

Plusieurs faits économiques et politiques survenus au cours des dernières décennies ont contribué à la création ou à la destruction de richesse à travers la planète. La richesse créée par un pays est mesurée par son produit intérieur brut (PIB). J’ai ici relevé certains faits majeurs qui ont significativement modifié la distribution de la croissance du PIB à travers les pays. 

La distribution du taux annuel moyen de croissance à travers le monde, Source des données: Banque Mondiale
La distribution du taux annuel moyen de croissance à travers le monde

La période 1990-94

Cette période a été marquée par la dissolution de l’Union Soviétique, la première guerre du Golfe et des guerres civiles en Afrique. Plusieurs pays ont de ce fait connu de fortes baisses de leur PIB. La figure ci-dessus montre que la distribution de la croissance du PIB à travers les pays durant la période 1990-94 est la seule dont la queue est étalée vers la gauche.

Après leur indépendance en 1991, plusieurs pays postsoviétiques, tels que l’Albanie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, le Kazakhstan et la Lettonie ont connu des troubles sociaux, guerres et crises économiques. En 1992, les taux de croissance, par exemple, en Géorgie et en Arménie étaient respectivement de -44,9 % et -41,8 %. Le Cuba, un partenaire commercial de l’Union Soviétique, a aussi grandement souffert de sa dissolution. Son PIB a chuté de 7,9 %, en moyenne. Au même moment, dans plusieurs autres pays comme la Mongolie, la Mauritanie et le Togo où la population a commencé à se battre pour la démocratie, l’activité économique a baissé en raison des grèves et troubles sociaux. En Mauritanie, le PIB a baissé de39,9% en 1992. Au Togo, il a baissé de 15,1 % en 1993.

Le PIB a baissé de plus de la moitié dans des pays africains tels que le Libéria en 1990 et le Rwanda en 1994 en raison de la guerre civile.

Durant la première guerre du Golfe, le prix du pétrole a grimpé en raison de la baisse de sa production  en Iraq et Koweït. L’approvisionnement en pétrole en provenance de l’Union Soviétique, un important producteur, a aussi été perturbé après sa dissolution.  Ceci a alimenté l’inflation dans les pays développés. Le resserrement de la politique monétaire visant à combattre l’inflation a ralenti l’activité économique et a conduit à une récession.  

Peu de pays ont connu une croissance soutenue entre 1990 et 1994. Parmi les économies qui se sont bien portées, on peut citer la Chili (7,33 % en moyenne), des pays de l’Asie du Sud tels que la Chine (10,3 %) et la Corée du Sud (7,98 %), et des pays de l’Asie du Sud-est tels que la Malaisie (9,31 %), le Singapour (9,26 %) et la Thaïlande (9,01 %). Le Liban se remettant de la guerre civile de 1975-90 a crû de 16,8 % en moyenne.

La période 1995-99

La distribution de la croissance du PIB à travers les pays est plus pointue en raison des conditions économiques favorables.    

Les catastrophes économiques ont ralenti durant la période 1995-99. À part le Kazakhstan, la Moldavie et l’Ukraine, la plupart des économies postsoviétiques ont commencé à croître grâce aux investissements étrangers. 
Des pays comme la Bosnie-Herzégovine, le Libéria, et le Rwanda se remettant de la guerre ont connu respectivement des taux moyens de croissance de 33,9 %, 33,4 % et 15,7 %.

La Guinée équatoriale qui est devenue le troisième producteur de pétrole en Afrique Subsaharienne a crû de 56,7 % en moyenne. La promotion de l’économie du marché et l’attraction des investissements étrangers au Cap Vert  ont été couronnées de succès. Ce pays a crû de 12,1 % en moyenne.

Durant cette période de prospérité caractérisée par la bulle informatique, le taux moyen de croissance a plus que doublé au Canada et au Royaume-Uni. Il a presque doublé en Australie et aux États-Unis.
La fin des années 1990 a aussi vu l’application des critères de convergence de l’euro par les États membres de l’Union Européenne (UE) et, en 1999, le lancement officiel de l’euro en parallèle aux monnaies nationales. La plupart de ces pays ont fini avec des taux de croissance élevés. Le taux moyen de croissance a plus que doublé en Finlande, en Espagne et en Irlande. Le miracle irlandais était fondé sur des mesures de politiques telles qu’un bas taux d’imposition visant à attirer les investissements étrangers.

La période a été  négativement marquée par la crise financière en Asie de l’Est qui a ralenti la croissance dans cette région.

  La période 2000-04 

Cette période a connu le début de l’élargissement de l’UE aux pays de l’Europe de l’Est et la fin de la bulle informatique. La croissance a été modérée et sa distribution à travers les pays moins pointue qu’auparavant.

En 2002, l’euro est devenu la monnaie unique de douze États européens. La conversion des prix de leurs monnaies nationales en euro a créé de l’inflation. À part la Grèce, l’Espagne et les Pays Bas, ces économies ont ralenti. La bulle informatique a éclaté au même moment.

Quelques pays de l’Europe de l’Est ont rejoint l’UE et ont accueilli beaucoup d’investissements étrangers. Le  taux moyen de croissance en Estonie, Lettonie et Lituanie était de près de 7 % en moyenne.
Des pays postsoviétiques tels que l’Arménie, l’Azerbaïdjan, et le Kazakhstan ont crû de 10% en moyenne grâce au libre marché, aux investissements étrangers et à l’aide internationale.

La croissance a ralenti en Guinée équatoriale mais ce pays continue d’afficher le taux le plus élevé de la période (30,6 % en moyenne). Le Nigeria, un autre important producteur en Afrique, a connu une croissance de 11,52 %.
Le Zimbabwe a affiché le taux le plus faible (-6,66% en moyenne) en raison de sa mauvaise gestion et des sanctions internationales.

La période 2005-09 

La grande récession a sapé la croissance dans l’UE et en Amérique du Nord. Cette récession est issue de l’éclatement d’une bulle immobilière et de la spéculation sur les prix des commodités.
La situation économique était favorable à des pays producteurs de pétrole tels que l’Azerbaïdjan, le Qatar et l’Angola qui ont connu les taux moyens de croissance les plus élevés, 21,2 %, 16,3 % et 15,6 % respectivement.

La période 2010-13

Cette période a connu la crise de la dette dans l’UE. Il était devenu impossible à la république de Chypre, à la Grèce, à l’Irlande,  au Portugal et à l’Espagne d’honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs créanciers. La Grèce a eu l’un des plus bas taux de croissance (-6,05 % en moyenne).

Le Macao et  la Mongolie ont affiché les taux de croissance les plus élevés : respectivement 17,3 % et 12 % en moyenne. La distribution de la croissance à travers les pays se retrouve à être plus aplatie 

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