Tuesday, January 27, 2015

La baisse du prix du pétrole et la croissance économique

La baisse du prix du pétrole va ralentir la croissance au Canada à travers une baisse de l’investissement des entreprises.

Alors que les consommateurs profitent de la baisse du prix du pétrole, les gouvernements fédéral et provinciaux s’inquiètent de ses impacts négatifs sur leurs fiances. Le ministre des finances Joe Oliver s’efforçant d’équilibrer tel que promis le budget fédéral n’avait d’autre choix que de reporter son dépôt en avril au plus tôt [ici].   En Alberta, le plus important producteur de pétrole au Canada, la chute du prix du pétrole entraînera un déficit de 500 millions $ au lieu de l’excédent budgétaire initialement envisagé [ici].

La chute du prix du pétrole fait baisser le prix de l’essence. Ceci accroît le surplus du consommateur, augmente l’utilisation des voitures et la consommation de l’essence. L’augmentation induite du  déplacement des ménages élève leur propension à consommer : aller au restaurant, magasiner …

La première partie de la figure ci-dessous montre l’évolution de la propension moyenne à consommer avec celle de l’indice des prix à la consommation (IPC) de l’essence. La propension moyenne à consommer est la part des dépenses de consommation des ménages dans leurs revenus. J’ai utilisé le produit intérieur brut (PIB) à la place des revenus des ménages. 

Propension moyenne à consommer, intensité de l'investissement et IPC de l'essence, Canada, 1981:Q1-2014:Q3, Source: Statistique Canada
Propension moyenne à consommer, intensité de l'investissement et IPC de l'essence, Canada, 1981:Q1-2014:Q3
La croissance de la propension moyenne à consommer est négativement corrélée avec celle de l’IPC de l’essence. Le coefficient de corrélation entre ces deux taux de croissance est de 0,11.

Seuls les consommateurs profitent d’une baisse du prix du pétrole. Les entreprises et les gouvernements subissent des pertes.
La croissance de l’intensité de l’investissement est positivement corrélée avec celle de l’IPC de l’essence (0,16). L’intensité de l’investissement est la part de l’investissement des entreprises dans le PIB. La baisse du prix du pétrole réduit la marge bénéficiaire, accroît l’incertitude et décourage de nouveaux investissements dans l’industrie du pétrole. Pour comprendre l’importance de l’industrie du pétrole au Canada, il faut noter que, dans des provinces telles que l’Alberta et le Saskatchewan, l’extraction de pétrole et de gaz ont représenté en moyenne 28 % et 18 % de leur PIB annuel respectif entre 1997 et 2013. À ces deux pourcentages, l’on peut ajouter les activités de support à l’extraction du pétrole et du gaz qui représentent à peu près 2 % du PIB de ces provinces. Dans l’ensemble du Canada, l’extraction du pétrole et du gaz représente en moyenne 6 % du PIB.
En ce qui concerne les gouvernements fédéral et provinciaux, la corrélation entre la part de leur revenu général dans le PIB et l’IPC de l’essence est de 0,23.

Étant donné ce ralentissement attendu, qu’est ce qui peut donc stimuler l’économie? La décision du 21 janvier  de la Banque du Canada de passer son taux directeur de un pourcent à 0,75 % peut stimuler l’investissement et ajouter à la croissance de la consommation des ménages. 

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