La baisse du prix du pétrole va ralentir la
croissance au Canada à travers une baisse de l’investissement des entreprises.
Alors que
les consommateurs profitent de la baisse du prix du pétrole, les gouvernements
fédéral et provinciaux s’inquiètent de ses impacts négatifs sur leurs fiances.
Le ministre des finances Joe Oliver s’efforçant d’équilibrer tel que promis le
budget fédéral n’avait d’autre choix que de reporter son dépôt en avril
au plus tôt [ici].
En
Alberta, le plus important producteur de pétrole au Canada, la chute du prix du
pétrole entraînera un déficit de 500 millions $ au lieu de l’excédent budgétaire
initialement envisagé [ici].
La chute du
prix du pétrole fait baisser le prix de l’essence. Ceci accroît le surplus du
consommateur, augmente l’utilisation des voitures et la consommation de l’essence.
L’augmentation induite du déplacement
des ménages élève leur propension à consommer : aller au restaurant,
magasiner …
La première
partie de la figure ci-dessous montre l’évolution de la propension moyenne à consommer avec celle de l’indice des prix à la
consommation (IPC) de l’essence. La propension moyenne à consommer est la part
des dépenses de consommation des ménages dans leurs revenus. J’ai utilisé le
produit intérieur brut (PIB) à la place des revenus des ménages.
Propension moyenne
à consommer, intensité de l'investissement et IPC de l'essence, Canada,
1981:Q1-2014:Q3
|
La croissance
de la propension moyenne à consommer est négativement corrélée avec celle de l’IPC
de l’essence. Le coefficient de corrélation entre ces deux taux de croissance
est de 0,11.
Seuls les
consommateurs profitent d’une baisse du prix du pétrole. Les entreprises et les
gouvernements subissent des pertes.
La croissance
de l’intensité de l’investissement est positivement corrélée avec celle de l’IPC
de l’essence (0,16). L’intensité de l’investissement est la part de l’investissement
des entreprises dans le PIB. La baisse du prix du pétrole réduit la marge
bénéficiaire, accroît l’incertitude et décourage de nouveaux investissements
dans l’industrie du pétrole. Pour comprendre l’importance de l’industrie du
pétrole au Canada, il faut noter que, dans des provinces telles que l’Alberta
et le Saskatchewan, l’extraction de pétrole et de gaz ont représenté en moyenne
28 % et 18 % de leur PIB annuel respectif entre 1997 et 2013. À ces
deux pourcentages, l’on peut ajouter les activités de support à l’extraction du
pétrole et du gaz qui représentent à peu près 2 % du PIB de ces provinces.
Dans l’ensemble du Canada, l’extraction du pétrole et du gaz représente en
moyenne 6 % du PIB.
En ce qui
concerne les gouvernements fédéral et provinciaux, la corrélation entre la part
de leur revenu général dans le PIB et l’IPC de l’essence est de 0,23.
Étant donné
ce ralentissement attendu, qu’est ce qui peut donc stimuler l’économie? La décision
du 21 janvier de la Banque du Canada de
passer son taux directeur de un pourcent à 0,75 % peut stimuler l’investissement
et ajouter à la croissance de la consommation des ménages.
No comments:
Post a Comment