Plusieurs
faits économiques et politiques survenus au cours des dernières décennies ont contribué à la création ou à la destruction de richesse à travers la planète. La richesse
créée par un pays est mesurée par son produit intérieur brut (PIB). J’ai ici
relevé certains faits majeurs qui ont significativement modifié la distribution
de la croissance du PIB à travers les pays.
La distribution
du taux annuel moyen de croissance à travers le monde
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La période 1990-94
Cette période a été marquée par la
dissolution de l’Union Soviétique, la première guerre du Golfe et des guerres
civiles en Afrique. Plusieurs pays ont de ce fait connu de fortes baisses de
leur PIB. La figure ci-dessus montre que la distribution de la croissance du
PIB à travers les pays durant la période 1990-94 est la seule dont la queue est
étalée vers la gauche.
Après leur indépendance en 1991,
plusieurs pays postsoviétiques, tels que l’Albanie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan,
la Géorgie, le Kazakhstan et la Lettonie ont connu des troubles sociaux,
guerres et crises économiques. En 1992, les taux de croissance, par exemple, en
Géorgie et en Arménie étaient respectivement de -44,9 % et -41,8 %. Le
Cuba, un partenaire commercial de l’Union Soviétique, a aussi grandement souffert de
sa dissolution. Son PIB a chuté de 7,9 %, en moyenne. Au même moment, dans
plusieurs autres pays comme la Mongolie, la Mauritanie et le Togo où la
population a commencé à se battre pour la démocratie, l’activité économique a
baissé en raison des grèves et troubles sociaux. En Mauritanie, le PIB a baissé
de39,9% en 1992. Au Togo, il a baissé de 15,1 % en 1993.
Le PIB a baissé de plus de la moitié
dans des pays africains tels que le Libéria en 1990 et le Rwanda en 1994 en
raison de la guerre civile.
Durant la première guerre du Golfe,
le prix du pétrole a grimpé en raison de la baisse de sa production en Iraq et Koweït. L’approvisionnement en pétrole en
provenance de l’Union Soviétique, un important producteur, a aussi été perturbé
après sa dissolution. Ceci a alimenté l’inflation
dans les pays développés. Le resserrement de la politique monétaire visant à
combattre l’inflation a ralenti l’activité économique et a conduit à une récession.
Peu de pays ont connu une croissance
soutenue entre 1990 et 1994. Parmi les économies qui se sont bien portées, on
peut citer la Chili (7,33 %
en moyenne), des pays de l’Asie du Sud tels que la Chine (10,3 %) et la Corée
du Sud (7,98 %), et des pays de l’Asie du Sud-est tels que la Malaisie
(9,31 %), le Singapour (9,26 %) et la Thaïlande (9,01 %). Le
Liban se remettant de la guerre civile de 1975-90 a crû de 16,8 % en
moyenne.
La période 1995-99
La distribution de la croissance du
PIB à travers les pays est plus pointue en raison des conditions économiques
favorables.
Les catastrophes économiques ont
ralenti durant la période 1995-99. À part le Kazakhstan, la Moldavie et l’Ukraine,
la plupart des économies postsoviétiques ont commencé à croître grâce aux
investissements étrangers.
Des pays comme la Bosnie-Herzégovine, le Libéria, et
le Rwanda se remettant de la guerre ont connu respectivement des taux moyens de
croissance de 33,9 %, 33,4 % et 15,7 %.
La Guinée équatoriale qui est devenue le troisième producteur de pétrole en Afrique Subsaharienne a crû de
56,7 % en moyenne. La promotion de l’économie du marché et l’attraction
des investissements étrangers au Cap Vert ont été couronnées de succès. Ce pays a crû de
12,1 % en moyenne.
Durant cette période de prospérité caractérisée
par la bulle informatique, le taux moyen de croissance a plus que doublé au
Canada et au Royaume-Uni. Il a presque doublé en Australie et aux États-Unis.
La fin des années 1990 a aussi vu l’application
des critères de convergence de l’euro par les États membres de l’Union
Européenne (UE) et, en 1999, le lancement officiel de l’euro en parallèle aux monnaies
nationales. La plupart de ces pays ont fini avec des taux de croissance élevés.
Le taux moyen de croissance a plus que doublé en Finlande, en Espagne et en Irlande.
Le miracle irlandais était fondé sur des mesures de politiques telles qu’un bas
taux d’imposition visant à attirer les investissements étrangers.
La période a été négativement marquée par la crise financière
en Asie de l’Est qui a ralenti la croissance dans cette région.
La période 2000-04
Cette période a connu le début de
l’élargissement de l’UE aux pays de l’Europe de l’Est et la fin de la bulle
informatique. La croissance a été modérée et sa distribution à travers les pays
moins pointue qu’auparavant.
En
2002, l’euro est devenu la monnaie unique de douze États européens. La
conversion des prix de leurs monnaies nationales en euro a créé de l’inflation.
À part la Grèce, l’Espagne et les Pays Bas, ces économies ont ralenti. La bulle
informatique a éclaté au même moment.
Quelques
pays de l’Europe de l’Est ont rejoint l’UE et ont accueilli beaucoup
d’investissements étrangers. Le taux moyen de croissance en Estonie,
Lettonie et Lituanie était de près de 7 % en moyenne.
Des
pays postsoviétiques tels que l’Arménie, l’Azerbaïdjan, et le Kazakhstan ont
crû de 10% en moyenne grâce au libre marché, aux investissements étrangers et à
l’aide internationale.
La
croissance a ralenti en Guinée équatoriale mais ce pays continue d’afficher le
taux le plus élevé de la période (30,6 % en moyenne). Le Nigeria, un autre
important producteur en Afrique, a connu une croissance de 11,52 %.
Le Zimbabwe a affiché le taux le plus
faible (-6,66% en moyenne) en raison de sa mauvaise gestion et des sanctions
internationales.
La
période 2005-09
La grande récession
a sapé la croissance dans l’UE et en Amérique du Nord. Cette récession est
issue de l’éclatement d’une bulle immobilière et de la spéculation sur les prix
des commodités.
La
situation économique était favorable à des pays producteurs de pétrole tels que l’Azerbaïdjan,
le Qatar et l’Angola qui ont connu les taux moyens de croissance les plus
élevés, 21,2 %, 16,3 % et 15,6 % respectivement.
La période 2010-13
Cette période a connu
la crise de la dette dans l’UE. Il était devenu impossible à la république de
Chypre, à la Grèce, à l’Irlande, au Portugal et à l’Espagne d’honorer
leurs engagements vis-à-vis de leurs créanciers. La Grèce a eu l’un des plus
bas taux de croissance (-6,05 % en moyenne).
Le Macao et la Mongolie ont affiché les taux de croissance
les plus élevés : respectivement 17,3 % et 12 % en moyenne. La
distribution de la croissance à travers les pays se retrouve à être plus aplatie
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