Suite à la tragédie de
l’Isle Verte, je propose trois mesures qui aideraient les résidences privées
pour personnes âgées à se doter de gicleurs: des prêts garantis par le
gouvernement du Québec, des allègements fiscaux et une baisse des primes d’assurance.
Dans la
nuit du 23 au 24 janvier 2014 un incendie majeur a ravage la Résidence du
Havre, une résidence privée pour personnes âgées à l’Isle Verte. L’Isle verte
est une municipalité de 1 432 habitants située dans la municipalité
régionale de comté (MRC) de Rivière du Loup –Pour les lecteurs qui ne sont
pas familier avec le Québec, une MRC est une division territoriale
propre au Québec constituée de plusieurs municipalités. La Résidence du Havre
hébergeait 18 personnes âgées autonomes et 34 autres en perte d’autonomie.
Seulement 20 des 52 résidents ont pu être évacués du brasier.
Les incendies de
résidences pour personnes âgées sont fréquents au Québec mais un incendie aussi
meurtrier remonte au 2 décembre 1969. Cet incendie avait ravagé la résidence le
Repos du vieillard à Notre-Dame-du-Lac et fait 38 victimes. Le quartier de
Notre-Dame-du-Lac se trouve actuellement dans la municipalité de
Témiscouata-sur-le-Lac, MRC de Témiscouata.
Touchées
par la tragédie de l’Isle Verte, plusieurs voix se sont levées pour demander
l’installation obligatoire de gicleurs dans les résidences pour personnes
âgées au Québec. Un gicleur est un dispositif de protection qui
disperse de l’eau et d’autres agents extincteurs dans une pièce dès qu’il détecte des signes
d’incendie tels un excès de température. Plus de la moitié des résidences
privées pour personnes âgées au Québec est construite entièrement en bois, un
matériau combustible. L’installation de gicleurs aidera donc à circonscrire les
incendies, à diminuer le risque d’effondrement de ces résidences en cas de
sinistre et faciliter l’évacuation des victimes.
Au Canada, l’Ontario est la
seule province à avoir rendu obligatoire depuis mai 2013 les gicleurs dans les
résidences pour personnes âgées et centres de soin de longue durée. Selon les
chiffres du Ministère de la santé et des services sociaux du Québec, des
1 953 résidences privées pour personnes âgées que compte le Québec,
1 052 ne sont pas du tout protégés par gicleurs, soit près
54 %.
Le coût
d’installation de gicleurs dans une résidence de 30 unités d’habitations est
d’à peu près 150 000 $. Les
institutions financières hésitent à financer cet
investissement sous prétexte qu’il n’ajoute pas de la valeur à une résidence;
un avis que je ne partage pas. Une résidence équipée de gicleurs se revendra
sûrement plus vite et plus cher qu’une autre résidence identique qui n’en
possède pas. Le gicleur représente un plus aux yeux de tout acquéreur
potentiel. Par
ailleurs, en diminuant le risque de propagation des flammes, les gicleurs vont
non seulement protéger les résidences pour personnes âgées mais aussi les
immeubles voisins.
Devant le coût assez élevé de l’installation de gicleurs et la
difficulté à obtenir des prêts, une question se pose : comment on pourrait
aider les propriétaires de résidences à financer une possible installation
obligatoire de gicleurs. Je propose trois pistes de réflexion:
·
La mise
en place d’un programme de prêts garantis par le gouvernement du Québec auprès
des institutions financières,
·
Un retour
d’impôts sur les intérêts payés sur ces prêts,
·
Une baisse par
les compagnies d’assurances des primes d’assurance payées par les résidences
qui seraient conformes aux normes.
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