Le Québec consacre à peu près la même fraction de son produit intérieur
brut, à la recherche et développement que la province d’Ontario mais le nombre
de brevets d’invention octroyé en Ontario est le double de celui au Québec.
Cette différence se trouve dans le dynamisme des deux économies.
Hier, 20 mars, a eu lieu le premier
des deux débats télévisés entre les chefs de quatre partis politiques en vue
des élections générales du 7 avril 2014. Débattaient Mme. Françoise David pour
Québec solidaire, M. François Legault pour la Coalition avenir Québec, M. Philippe
Couillard pour le Parti libéral du Québec et la Première-ministre sortante Mme.
Pauline Marois pour le Parti québécois. Les enjeux économiques étaient le premier des quatre
thèmes débattus. À la question quel remède de cheval les chefs de parti
proposaient pour stimuler l’économie québécoise, Mme Marois était la seule à évoquer
la relance du commerce extérieur et de la recherche
et développement (R&D). J’ai trouvé dommage qu’elle n’a pas su développer
davantage ces points qui la distinguaient de ses challengers.
La R&D est l’investissement dans
la conception des biens qu’une économie va produire demain ou dans la
découverte de nouvelles et meilleures façons de faire. De nos jours, les
innovations issues d’une R&D sont protégées par des brevets d’invention. En
effet, la R&D stimule la croissance dans une économie puisqu’elle accroît
les dépenses d’investissement des entreprises et relance les exportations et
les investissements à l’étranger étant donné le savoir-faire unique qu’elle
procure aux entreprises domestiques.
En termes de pourcentage de produit
intérieur brut (PIB), le Québec investit plus que n’importe quelle autre province
canadienne dans la R&D. Comme il apparaît à la figure 1 ci-dessous, entre
1981 et 2011, c’est en moyenne 2,02 % du PIB du Québec qui a été consacrée
à cette activité contre 2.01 en Ontario.
Bien que la fraction du PIB investie
dans la R&D soit sensiblement la même au Québec et en Ontario, le nombre de
brevets d’invention octroyés en Ontario est le double de celui octroyé au
Québec.
Figure 2:
Part en pourcentage des brevets d'invention octroyés part l'USPTO aux institutions
à travers le Canada, moyenne, 1980-2012, Source des données: Institut de la statistique du
Québec
|
Il y a sans doute plus de place à l’entrepreneuriat
en Ontario qu’au Québec. Voilà ce qui explique pourquoi deux provinces consacrant
la même fraction de leur PIB à la R&D se retrouvent avec des rendements
différents en termes de brevets d’invention. Le Québec, pour être plus prospère, doit donc
soutenir la création et l’expansion de petites et moyennes entreprises ainsi
que l’innovation dans ces entreprises.
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