Showing posts with label Québec. Show all posts
Showing posts with label Québec. Show all posts

Tuesday, May 27, 2014

Comment redresser les finances publiques au Québec?

Le nouveau Premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard, a prononcé son discours inaugural le 21 mai à l’Assemblée nationale. Il a annoncé, en autres, la mise en place d’une commission devant réfléchir sur les reformes à apporter à la fiscalité. 

De quoi avons-nous besoin en matière de finances publiques? Mon humble avis est que les reformes à venir doivent non seulement permettre un  retour durable à l’équilibre budgétaire mais aussi une réduction de l’inégalité de revenus.Le retour à l’équilibre budgétaire passe par un accroissement des recettes fiscales et un plus grand contrôle de nos dépenses.

Comment accroître les recettes fiscales?
Lutter contre la fraude et l’évasion fiscales— Elles constituent des manques à gagner pour l’État. Les combattre intensément fera entrer de l’argent dans les caisses de l’État.

Créer des emplois— Une des promesses électorales de M. Couillard était de relancer l’investissement privé et créer 250 000 emplois en cinq ans. Si le gouvernement est sincère dans cet engagement, il peut alors tabler sur les impôts que paieront ces milliers de futurs contribuables.

Taxer davantage les hauts salaires, grosses fortunes et les grandes sociétésL’inégalité de revenus s’est accrue au Québec et dans tout le Canada par rapport aux années 80 et 90. La figure ci-dessous montre qu’au Québec l’accroissement de l’inégalité de revenus va de pair avec, d’une part, une baisse de la part de la rémunération des salariés dans le produit intérieur brut (PUB) et, d’autre part, avec un accroissement de l’excédent brut d’exploitation des sociétés. Il n’est pas alors juste de tout le temps demander aux moins nantis de consentir à des efforts quand il en vient au redressement des finances publiques.

Coefficient de Gini (indice de mesure d’inégalité de revenus) en comparaison avec la part de la rémunération des salariés dans le PIB (à gauche) et la part de l'excédent d'exploitation brut (à droite), 1981-2011, Québec, Source des données : Statistique Canada
Coefficient de Gini (indice de mesure d’inégalité de revenus) en comparaison avec la part de la rémunération des salariés dans le PIB (à gauche) et la part de l'excédent d'exploitation brut (à droite), 1981-2011, Québec, Source des données : Statistique Canada

Contrôle des dépenses publiques
La priorité ici devrait être la lutte contre la collusion et la corruption. La surfacturation et les dépassements de coût pourraient ne pas concerner que le milieu de construction et toucher plusieurs autres commandes gouvernementales. Avec les mêmes ressources, l’État peut fournir davantage de services à la population si on parvient à contrôler la surfacturation et les dépassements de coûts injustifiés.

Monday, April 28, 2014

L’évolution du coût de vie au Québec

Le taux d’inflation, c.-à-d. la variation du coût de vie, a augmenté au Québec le trimestre passé principalement en raison de la hausse du coût de transport induite par la hausse du prix de l’essence.  

Le Québec a connu une inflation de 0,63 % au premier trimestre de 2014. Les catégories de  biens ayant contribué à cette hausse du coût de la vie sont : le transport, les boissons alcoolisées et produits du tabac et les aliments. Comme il apparaît sur la figure ci-dessous, la hausse du coût du transport  a été de 1,9 %. L’essence est le produit qui a fait augmenter le coût du transport. En effet, au premier trimestre de cette année, le prix de l’essence a augmenté de 3,51 %. Cette hausse du prix de l’essence se poursuit puisque le prix de l’essence a frôlé 1,5 $ la semaine passée.

Figure 1: Taux d'Inflation par catégories de produits, Québec, premier trimestre de 2014, calculs effectués à partir de moyennes trimestrielles de données mensuelles publiées par Statistique Canada
Figure 1: Taux d'Inflation par catégories de produits, Québec, premier trimestre de 2014, calculs effectués à partir de moyennes trimestrielles de données mensuelles publiées par Statistique Canada
 Durant la même période, on a observé une très importante baisse du prix des vêtements et chaussures, soit 1,89 %. Le prix des biens et services se retrouvant dans la catégorie loisirs, formation et lecture a aussi baissé. La baisse de ces deux catégories de produits, surtout les vêtements, chaussures et lecture, s’explique par les soldes d’après fêtes (solde du mois de janvier). En effet, au mois de janvier, le prix des vêtements et chaussures a baissé de 0,9 % et celui de loisirs, formation et lecture a baissé de 0,52 %.

L’autre figure ci-dessous, montre l’évolution du taux d’inflation annuel par catégorie de produits de 1980 à 2013.
Taux d'inflation annuel par catégorie de produits, Québec, 1980-2013, calculs effectués à partir de données mensuelles publiées par Statistique Canada
Figure 2: Taux d'inflation annuel par catégorie de produits, Québec, 1980-2013, calculs effectués à partir de données mensuelles publiées par Statistique Canada

 Il apparaît sur le graphique ci-dessus que le taux d’inflation a baissé au Québec au cours des deux dernières années. La hausse du prix des aliments est au-dessus de la moyenne (partie 1), celle du prix du logement qui a été en-deçà de la moyenne durant la crise économique de 2008 refait surfait (partie 2). La hausse du prix des loisirs, formation et loisirs est restée inférieure à celle de la moyenne de toutes les catégories de produits au cours des dernières années (partie 7).  

Tuesday, April 8, 2014

Le Québec a un nouveau premier ministre

M Philippe Couillard est devenu le 31premier ministre du Québec à l'issue des élections générales du 7 avril. Son parti, le Parti libéral du Québec a remporté 70 des 125 sièges au parlement. Le Parti Québécois (PQ) n’a remporté que 30 sièges, ce qui a fait du gouvernement minoritaire de Mme Pauline Marois le plus court de l’histoire du Québec. 

La défaite du PQ et celle de son leader, Mme Marois, dans sa circonscription électorale de Charlevoix-Côte-de-Beaupré s’expliquent par le fait que les thèmes étiquetés à son parti durant la campagne électorale, à savoir la charte des valeurs et le référendum pour la souveraineté du Québec, étaient loin des préoccupations quotidiennes de la population de la province qui affiche le plus bas de taux moyen de croissance au pays.

En prenant le pouvoir il y a dix-huit mois, le PQ était plus proche des préoccupations des québécois en promettant de mettre fin aux protestations étudiantes contre la hausse des frais de scolarité, d’abolir la taxe santé et d'imposer un moratoire complet sur l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste.
 
Figure: Taux moyen de croissance et part moyenne des provinces et territoires dans le produit intérieur brut (PIB) du Canada
Figure: Taux moyen de croissance et part moyenne des provinces et territoires dans le produit intérieur brut (PIB) du Canada, NL : Terre-Neuve-et-Labrador, PE : Île-du-Prince-Édouard, NS : Nouvelle-Écosse, NB : Nouveau-Brunswick, QC : Québec, ON : Ontario, MB : Manitoba, SK : Saskatchewan, AB : Alberta, BC : Colombie Britannique, YT : Yukon (1981-2012), NT : Territoires du Nord-Ouest, NU : Nunavut (1999-2012), Source des données: Statistique Canada

Le nouveau gouvernement libéral doit maintenant s’atteler à stimuler l’économie du Québec. Comme on pourrait le voir sur la figure ci-dessus, le Québec est la seconde économie du Canada, après l’Ontario. Le Québec crée, en moyenne, 20,83 % de la richesse au pays mais son taux moyen de croissance qui n'est que de 1,97 % est le plus bas.  
Ce faible taux de croissance est dû, en terme simple, à un épuisement de notre économie. On peut observer sur la figure ci—dessus que des économies comme celles des territoires du Nunavut et du Yukon affichent les taux de croissance les  plus élevés au pays, 4,16 % et 3,82 % respectivement, en raison de leur fraîcheur. La cure de jouvence que l’économie du Québec doit s’offrir serait, à l’instar de la province d’Ontario, d’encourager la création et l’expansion de petites et moyennes entreprises et soutenir l’innovation dans ces entreprises.  

Friday, March 28, 2014

Comment résoudre la question de pénurie de médecins au Québec

La promotion de l’entente Québec-France sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles peut aider notre province à résoudre le problème de pénurie des médecins.

Le temps d’attente dans les services d’urgences hospitalières du Québec est très long. Il serait, en moyenne, de 17 heures 30 minutes selon certaines estimations. Cet état des choses est dû à une pénurie de médecins dans notre province. Les chefs des quatre partis dans la course élections générales du 7 avril 2014 ont été interrogés lors du second et dernier débat télévisé tenu hier sur comment véritablement résoudre ce problème.

M. François Legault de la Coalition avenir Québec souhaiterait accroître les heures de travail des médecins de famille et élargir leurs mandats aux soins à domicile. Aussi voudrait-il réduire la bureaucratie en supprimant les agences de santé qui sont un palier intermédiaire entre le ministère de la santé et les hôpitaux.  Cette dernière mesure permettrait de faire des économies en éliminant, selon lui, 46 000 emplois en administration.

M Philippe Couillard du Parti Libéral du Québec promet de financer la création de cliniques offrant un plus large éventail de services médicaux (radiographie, scan, échographie) . Ces services seraient couverts par  la Régie d’assurance maladie du Québec. Il voudrait également augmenter le nombre de super infirmières en vue d’alléger la charge des médecins.  Les super infirmières sont des infirmières praticiennes spécialisées en soins de première ligne.
Pour Mme Françoise David de Québec Solidaire, la solution passe par une garde médicale permanente dans les centres locaux de services communautaires (CLSC) et la délégation de certaines tâches aux super infirmières.

La Première ministre sortante, Mme Pauline Marois, propose pour le Parti Québécois un modèle de groupes de médecine familiale (GMF) multidisciplinaires et ouverts même en dehors des heures de travail conventionnelles. Elle propose également la mise en place d’une ligne d’information en vue de coordonner l’accès aux CLSC et GMF.


Mon humble avis est qu’aucune de ces solutions proposées ne répond directement à la question de la pénurie de médecins.  Comment augmenter le nombre de médecins au Québec? Certes, il faudrait augmenter le nombre d’étudiants et de diplômés de nos facultés de médecine. Mais ça prend du temps, former un médecin. En attendant, avons-nous une autre solution? Je crois que oui : l’entente Québec-France sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles signée le 17 octobre 2008. Le futur gouvernement du Québec doit savoir vendre cette entente dans les facultés de médecine françaises et attirer des talents dans notre province. Depuis le mois passé, cette entente a été élargie aux infirmières nanties d’un diplôme d’État français. Un exemple que nous pouvons prendre en ce qui concerne l'intégration des médecins étrangers est celui du système de santé du Royaume-Uni, la National Health Service, qui a su attirer et retenir d’imminents médecins venus d’un peu partout à travers le monde, surtout des pays avec lequel le Royaume-Uni a des liens historiques.  Pour avoir vécu les deux expériences, je peux dire qu’on ne subit pas le même temps d’attente dans les services d’urgences britanniques qu’ici. 

Friday, March 21, 2014

La Recherche et développement à travers le Canada

Le Québec consacre à peu près la même fraction de son produit intérieur brut, à la recherche et développement que la province d’Ontario mais le nombre de brevets d’invention octroyé en Ontario est le double de celui au Québec. Cette différence se trouve dans le dynamisme des deux économies.  

Hier, 20 mars, a eu lieu le premier des deux débats télévisés entre les chefs de quatre partis politiques en vue des élections générales du 7 avril 2014. Débattaient Mme. Françoise David pour Québec solidaire, M. François Legault pour la Coalition avenir Québec, M. Philippe Couillard pour le Parti libéral du Québec et la Première-ministre sortante Mme.  Pauline Marois pour le Parti québécois.  Les enjeux économiques étaient le premier des quatre thèmes débattus. À la question quel remède de cheval les chefs de parti proposaient pour stimuler l’économie québécoise, Mme Marois était la seule à évoquer la relance du commerce extérieur et de la recherche et développement (R&D). J’ai trouvé dommage qu’elle n’a pas su développer davantage ces points qui la distinguaient de ses challengers.   
La R&D est l’investissement dans la conception des biens qu’une économie va produire demain ou dans la découverte de nouvelles et meilleures façons de faire. De nos jours, les innovations issues d’une R&D sont protégées par des brevets d’invention. En effet, la R&D stimule la croissance dans une économie puisqu’elle accroît les dépenses d’investissement des entreprises et relance les exportations et les investissements à l’étranger étant donné le savoir-faire unique qu’elle procure aux entreprises domestiques.

En termes de pourcentage de produit intérieur brut (PIB), le Québec investit plus que n’importe quelle autre province canadienne dans la R&D. Comme il apparaît à la figure 1 ci-dessous, entre 1981 et 2011, c’est en moyenne 2,02 % du PIB du Québec qui a été consacrée à cette activité contre 2.01 en Ontario.  
Figure 1: Part des dépenses brutes en R&D dans le PIB, moyenne, 1981-2011,Source des données: Statistique Canada
Figure 1: Part des dépenses brutes en R&D dans le PIB, moyenne, 1981-2011,Source des données: Statistique Canada, NL : Terre-Neuve-et-Labrador, PE : Île-du-Prince-Édouard, NS : Nouvelle-Écosse, NB : Nouveau-Brunswick, QC : Québec, ON : Ontario, MB : Manitoba, SK : Saskatchewan, AB : Alberta, BC : Colombie Britannique, Territoires : Nunavut, Territoires du Nord-Ouest et Yukon. 
 Bien que la fraction du PIB investie dans la R&D soit sensiblement la même au Québec et en Ontario, le nombre de brevets d’invention octroyés en Ontario est le double de celui octroyé au Québec.

Figure 2: Part en pourcentage des brevets d'invention octroyés part l'USPTO aux institutions canadiennes, 1980-2012, Source des données: Institut de la statistique du Québec
Figure 2: Part en pourcentage des brevets d'invention octroyés part l'USPTO aux institutions à travers le Canada, moyenne, 1980-2012, Source des données: Institut de la statistique du Québec
Il y a sans doute plus de place à l’entrepreneuriat en Ontario qu’au Québec. Voilà ce qui explique pourquoi deux provinces consacrant la même fraction de leur PIB à la R&D se retrouvent avec des rendements différents en termes de brevets d’invention.  Le Québec, pour être plus prospère, doit donc soutenir la création et l’expansion de petites et moyennes entreprises ainsi que l’innovation dans ces entreprises.

Tuesday, March 11, 2014

Les élections Générales de 2014 au Québec, une évaluation des quelques promesses électorales

Au cours des trente dernières années, la performance de l’économie du Québec a été en dessous de celle de l’ensemble du Canada.  Le Québec a besoin d’encourager l’investissement privé et le commerce extérieur, d'assainir ses finances et de lutter contre le chômage. Les promesses économiques des candidats aux élections générales de 2014 répondent-elles à ces priorités?

Le 5 mars 2014, après dix-huit mois de gouvernement minoritaire, la première ministre du Québec, madame Pauline Marois, a annoncé la tenue d’élections générales le 7 avril.  À peine ces élections déclenchées, les trois principaux partis: le Parti québécois (PQ), le Parti libéral du Québec (PLQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ), ont commencé à s’affronter pour la majorité des 125 sièges au parlement à coup de promesses. 
Le PLQ promet accroître les investissements privés et créer en cinq ans 250 000 emplois en relançant le Plan Nord qui est un programme de développement économique des régions nordiques. La CAQ s’engage à redonner le pouvoir d’achat aux ménages en abolissant les taxes santé et scolaire, ce qui allègerait de près de 1 000 $ leurs charges fiscales. Quant au PQ, le gouvernement sortant, il mise sur sa prise de participation dans le projet d’exploration etd’exploitation de pétrole à L’Île-d’Anticosti.

Après avoir présenté et comparé la performance de l’économie du Québec à celle de moyenne canadienne, je présente ce qui devrait être la priorité du Québec et évalue très sommairement les promesses économiques des trois principaux partis. Mon analyse de la situation de l’économie du Québec et du Canada est un regard sur le taux de croissance du produit intérieur (PIB) et quelques-unes de ses composantes, le taux de chômage et le taux d’inflation.

La croissance économique
Le taux annuel moyen de croissance du PIB au Québec entre 1981 et 2012 a été de 1,97 % contre 2,44 % pour l’ensemble du Canada.  Comme on pourrait le voir dans le tableau ci-dessous, la corrélation entre le taux de croissance du PIB et ceux c des dépenses telles que la consommation des ménages, l’investissement des entreprises et les dépenses publiques sont aussi inférieures au Québec par rapport a la moyenne canadienne.

 Tableau: Taux moyen de croissance du PIB réel et de quelques-unes de ses composantes, et coefficient de corrélation,  Québec et Canada, 1981-2012, Source des données: Statistique Canada
Taux annuel moyen de croissance du PIB réel et de quelques-unes de ses composantes, et coefficient de corrélation,  Québec et Canada, 1981-2012, Source des données: Statistique Canada, données en dollars enchaînées (2007)

Au Québec et dans l’ensemble du Canada, ce sont les dépenses de consommation des ménages qui stimulent la croissance. La contribution de la consommation au taux moyen de croissance du PIB est de 1,33 % au Québec contre 1.41 % pour l’ensemble du pays. Sur la figure 1, ci-dessous, j’ai décomposé le taux moyen de croissance du PIB entre ses différentes composantes. 

Taux annuel moyen de croissance du PIB réel en termes de dépenses et contribution en pourcentage de ses composantes, Québec et Canada, 1981-2012, source des données : Statistique Canada
Figure 1: Taux annuel moyen de croissance du PIB réel en termes de dépenses et contribution en pourcentage de ses composantes, Québec et Canada, 1981-2012, source des données : Statistique Canada
La consommation des ménages est une composante importante et croissante du PIB au Québec et au Canada. Le Québec tout comme le reste du pays consomme plus de la moitié de sa production.


Figure 2: Part de la consommation des ménages, des dépenses d'investissement des entreprises, des dépenses publiques et autres dépenses dans le PIB réel, 1981-2012, source des données: Statistique Canada
Figure 2: Part de la consommation des ménages, des dépenses d'investissement des entreprises, des dépenses publiques et autres dépenses dans le PIB réel, 1981-2012, source des données: Statistique Canada
La figure 2 ci-dessus montre que les parts de la consommation des ménages et des dépenses publiques sont plus importantes au Québec due dans l’ensemble du pays. Par contre, quant aux dépenses d’investissement des entreprises, leurs parts dans le PIB sont plus grandes pour l’ensemble du pays qu’au Québec.

Le taux de chômage

Le taux de chômage, c.-à-d.,  proportion de la population apte et en quête d’un principal emploi, est plus élevé au Québec que dans l’ensemble du pays.  Comme on pourrait le voir sur la figure 2 ci-dessous, l’écart entre le taux de chômage au Québec et dans l’ensemble du Canada va en diminuant.  En mai et août 1982, cet écart était au maximum de 3.6 %. Au mois de février 2014, cet écart est réduit à 0,8 %. 
Figure 3: Taux de chômage, Québec et Canada, 1981:M1-2014:M2, source des données: Statistique Canada
Figure 3: Taux de chômage, Québec et Canada, 1981:M1-2014:M2, source des données: Statistique Canada
Le Taux d’inflation
L’inde des prix à la consommation (IPC) de tous les biens et services, c.-¸à-d., leurs prix courants par rapport à l’année de référence 2002, au Québec tend à être légèrement en dessous de la moyenne canadienne. La partie supérieure de la figure 4, ci-dessous représente l’IPC mensuel et la partie inférieure de cette figure représente le taux d’inflation annuel qui lui est l’écart en pourcentage entre deux IPC annuels successifs.


Figure 4: Indice des prix à la consommation mensuel (1981:M1-2014:M1) et taux d'inflation annuel (1981-2013), Québec et Canada, source des données: Statistique Canada
Figure 4: Indice des prix à la consommation mensuel (1981:M1-2014:M1) et taux d'inflation annuel (1981-2013), Québec et Canada, source des données: Statistique Canada
En 1993, le taux d’inflation au Québec était plus bas de 1,52% que la moyenne nationale mais cet écart s’est réduit avec le temps.

Quelles devraient être les priorités du prochain gouvernement du Québec?
  • Encourager l’investissement privé – Comme il apparaît dans la partie 2 de la figure 2, la part des investissements privés dans le PIB du Québec a toujours été inférieure par rapport à l’ensemble du pays. Cette part moyenne est de 14 % au Québec contre 17 % pour l’ensemble du pays.
  • Assainir les finances publiques – La partie 3 de la figure 2 montre que la part des dépenses publiques (consommation et investissement de l’administration publique) dans le PIB du Québec a toujours été plus élevée, en moyenne 29 % au Québec contre 26 % pour le Canada.
  • Encourager le commerce extérieur – Les exportations nettes, c.-à-d., la différence entre les exportations et les importations,  figurent dans les autres dépenses de la partie 4 de la figure 2.
  • Lutter contre le chômage – Le Québec fait partie des provinces où le taux de chômageest élevé au pays.
Une évaluation sommaire des promesses économiques des principaux partis
Le PLQ veut relancer l’investissement privé et créer des emplois à travers le Plan Nord. Cette promesse répond à trois des priorités ci-dessus  mais ne s’attaque pas à la question de l’assainissement des finances publiques.
La CAQ souhaite redonner du pouvoir d’achat aux ménages en abolissant les taxes santé et scolaire. Elle souhaite également assainir les finances publiques   en gelant le nombre des employés de la fonction publique. Redonner du pouvoir d’achat aux ménages va stimuler la croissance. On voit bien dans le tableau ci-dessus qu’il y a une corrélation de 0,81 entre l’accroissement de la consommation des ménages et la croissance du PIB au Québec. Mais la CAQ peut-elle tenir cette promesse? Le PQ a déjà fait en vain la promesse d’abolition de la taxe santé en 2012. La CAQ prend à cœur la priorité de l’assainissement des finances publiques mais ne dit pas encore davantage sur la lutte contre le chômage et la relance des investissements privés.

Le PQ veut aller de l’avant avec son projet d’exploration et éventuellement d’exploitation de pétrole à L’Île-d’Anticosti. Ce projet s’il se concrétise va créer des emplois et générer des revenus au gouvernement. Pour l’instant personne ne peut dire avec exactitude s’il y a du pétrole à L’Île-d’Anticosti et, pour des raisons écologiques, ce n’est pas tout le monde qui adhère à ce projet. De plus, avec son discours souverainiste, le PQ doit davantage prouver que le Québec peut mieux faire économiquement tout seul qu'en étant dans le Canada.